mardi 27 novembre 2018

Remplir les appréciations et se rendre compte que les collègues font plus de fautes d'orthographe que les élèves, qu'ils font des copiers-collers et se trompent même de classe...

Pendant ce temps-là, Tigrou fait n'importe quoi. Il a bien raison.
Pourquoi se montrer sérieux dans un monde aussi perturbé ?
Pourquoi continuer à croire encore ?
Pourquoi se donner du mal ?

Parce qu'on n'est pas comme les autres.
C'est à la fois une chance inouïe et un terrible défaut.

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La vie est un long combat contre soi-même.
On perd toujours à la fin mais on peut faire que chaque jour soit une réussite.



jeudi 22 novembre 2018

Furtivement et sans bruit, j'aime embrasser la vie des inconnus.

lundi 19 novembre 2018

"Je suis tombé par hasard sur ces mots dans une lettre de Van Gogh : « Je ressens comme n’importe qui le besoin d’une famille et d’amis, d’affection et de rapports amicaux. Je ne suis pas fait de pierre ou de métal, comme une fontaine ou un réverbère." L’invention de la solitude de Paul Auster
 

jeudi 15 novembre 2018

Des bienfaits du jeudi, éloge de la solitude et quelques autres pensées.

La solitude me pèse. Comment un manque, un trou dans mon coeur pourrait-il m'alourdir ? Je ne sais. Toujours est-il que leur absence, terriblement présente, parfois se fait oppressante. Elle colore mes journées de gris. Seuls les feux rouges et verts sortent péniblement de ce monde en monochrome. 

Ma grand-mère écoutait sans cesse la radio. Et quand elle était éteinte, c'est que la télé était à fond. Ecoutait-elle vraiment ou avait-elle seulement besoin de combler un vide. Elle n'écoutait pas de la musique, seulement des voix qui prodigaient des conseils sur une chose ou une autre, commentait un match ou répondait à des questions... Cela l'intéressait-il ? Pas sûr, car la plupart du temps, elle était dans une autre pièce et n'entendait même pas ce qui se racontait. Alors pourquoi laisser le poste allumé ?
Parce que tout est préférable à rien. Le vide est ce qu'il y a de pire. Il faut recouvrir nos voix intérieures, les faire taire, ne plus penser car cela est trop pénible.

Sans transition, je passe de tant de bruit à tant de silence, de tant d'hostilité à tant d'indifférence.
Tout ça me fait croire que ma vie a si peu de valeur. 
C'est faux, bien entendu mais j'ai beaucoup de mal à me convaincre du contraire. 

J'ai besoin de miracles quotidiens, de moments chaleureux pour voir le monde en couleur. Robinson, sur son île, devient fou. Moi, toute seule sur mon canapé, aussi.
Pourquoi suis-je si seule alors qu'il y a tant de monde et tant de bruit ? Fais-je assez d'efforts ? Sans doute pas. Pourquoi chercher la compagnie de ses autres, si médiocres ? Pourquoi ne pas peupler ma solitude de phrases de Flaubert, Stendhal, Hugo ? Il y a tant de choses à faire, mais si peu de gens avec qui les partager. "Happiness only real when shared". Moi les seuls messages que je reçois sont ceux de Free et de Direct Energie. 

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Tout à l'heure, je pensais à l'impossibilité du retour. 
Toutt voyage n'est qu'un aller vers l'ailleurs, un pas en avant dans la vie. On ne revient jamais vraiment puisque l'on a appris et grandi.

Cela m'a fait oublier, pour un moment, la solitude qui est la mienne. 

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Mais puisqu'elle a le mérite d'exister et qu'on ne peut faire sans elle, tâchons au moins de la sublimer et de lui trouver des bienfaits.


Chère solitude,
toi qui me tient compagnie, merci.
Grâce à toi, je ne perds pas mon temps avec des gens ennuyeux et pénibles. Je suis bien au chaud, sans aucune personne désagréable à écouter. Je n'ai pas à feindre de m'intéresser à des choses qui m'indiffèrent et je puis absolument jouir de chaque seconde qui passe, à ma guise tout en haïssant le monde entier. 
Je peux prendre le temps de sonder les tréfonds de mon âme pour en tirer tout ce qu'il y a de pire, il faut bien le faire de temps en temps.
Je peux faire toutes les corvées que je ne fais pas d'habitude : ménage, rangement, vaisselle, correction de copies... mais je préfèrerai que tu les fasses à ma place.
Je te suis reconnaissante de me laisser trainer en pyjama, faire la sieste et déprimer à l'abri des regards. Avec toi, je peux baisser les bras, ne plus croire, désespérer, pleurer comme une madeleine en bouffant un yaourt déguelasse.  
Chère solitude, 
merci d'être là quand il n'y a personne et que même les ronronnements de Tigrou ne sont plus d'aucun secours.

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Je suis toujours plus inspirée le jeudi. Est-ce la fatigue ? Est-ce l'ennui ?

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Je n'ai pas envie que l'unique lecteur de mon blog lise cet article.

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Je suis incapable de vivre sans les autres.
Je n'arrive pas à peupler et à égayer ma solitude.
Ma vie n'a aucun intérêt.
Je ne fais que m'enfoncer.
Je ne me considère pas digne.
Je m'en veux de m'en vouloir.
Je voudrais pouvoir éteindre ma conscience.
Je me sens inférieure au monde entier.
Je fais plus d'efforts pour les autres que pour moi.
Je voudrais utiliser mon énergie autrement qu'à me désespérer.
Voilà bien un art où j'excelle.
Et quelque part, c'est rassurant de savoir qu'il y a un domaine où je triomphe.

Et tout cet amas de mots égocentrés me donne envie de germer.
(En vrai, je voulais écrire "gerber" mais la faute de frappe est trop belle. Prenons ça comme un message d'espoir.)

Il ne reste plus qu'à germer...
Vivement le printemps.