mercredi 17 octobre 2018

Ce matin : ciel gris, maussade. Esprit embrumé, envie d'ailleurs.

Et puis, le silence de la salle des profs, agréablement vide tous les jours entre 8h et 9h. 
Un café, pour survivre. Gestes répétitifs : poser le sac sur une chaise, longer le bar, tendre le bras et... s'arrêter émerveillée devant un océan de tasses abandonnées, le dos voûté, attendant, sèches déjà, qu'on veuille bien les récupérer.

Il y a des tasses colorées, scintillantes, énergiques. Des tasses neuves, reçues en cadeau, des tasses usagées avec les inscriptions qui s'effacent peu à peu. Il y a les petites tasses qui veulent se faire oublier, les tasses pour se donner un genre, celles dont on ne se sert plus et qui restent là, faute de mieux, ou encore celle que le collègue emprunte systématiquement car il est trop compliqué d'amener la sienne...

Face à cet océan de tasses, véritable cimetière domestique, j'ai vacillé. Il y avait trop d'histoires à inventer.

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Je me suis demandée dans quelle mesure notre tasse était représentative de notre personnalité.
Et puis, j'ai songé à la mienne : une tasse blanche et marron (des couleurs que je n'apprécie pas spécialement), toute simple, avec un dessin de tasse à café (je n'avais jamais remarqué à quel point c'était méta avant d'écrire à ce propos) et une inscription "mocha" quelque chose (je n'y ai jamais vraiment prêté attention)... Bref, j'avais choisi la tasse la plus moche de ma collection, celle à laquelle je tenais le moins, celle dont je me suis dit que je pourrais la casser par inadvertance sans m'en vouloir infiniment. Que dit ma tasse de moi ? Sûrement pas grand chose de positif. J'ai eu envie de sourire face à cette évidence. Et maintenant, alors que je n'y avais jamais pensé avant, je me dis que je serais triste si ma petite tasse venait à se casser. Il y a entre elle et moi un silence paisible et respectueux, une entente muette et cordiale, quelque chose comme une chaleur réconfortante qui me manqueraient. 

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